1957-1969 : Lotus Seven S1 à S3

Description

La Lotus Seven est une voiture de sport deux places très légère du constructeur automobile britannique Lotus Cars commercialisée à partir de 1957.

Lotus Seven S1 (1957-1960)

Porté par le succès de la Lotus Mk VI, Colin Chapman est décidé à poursuivre le concept mais en revoyant son modèle de façon à rendre cette activité moins prenante et plus rentable. Le châssis tubulaire de son nouveau modèle est désormais inspiré des évolutions mises en place avec la Lotus Eleven, et est toujours habillé de feuilles d’aluminium rivetées pour en augmenter la rigidité. Le train avant est hérité de la Lotus 12 de F2 (il sera également utilisé sur l’Eleven S2), et le train arrière De Dion est remplacé par un pont rigide BMC comme sur l’Eleven « Club ». Les freins sont désormais des tambours aux 4 roues, et la boîte de vitesses ne propose plus que trois rapports. Les moteurs proposés trahissent également le choix de réduire les coûts : exit le performant mais coûteux Coventry Climax au profit d’un Ford 100E de 1172cc développant 40 ch. La voiture est essentiellement vendue sous forme de kit et s’avère compétitive dans les courses du 750 Motor Club grâce à son poids plume.

Dès 1958, propose une motorisation plus évoluée sur la Seven dite « 7C » avec le retour du Coventry Climax FWA de la Lotus Elite, un 1098cc de 75 ch couplé à une boîte 4  BMC. Pour les budgets plus serrés, Lotus propose la Seven dite « 7A », une version dotée du petit moteur de la Morris Minor, un 4 cylindres de 998cc développant 37 modestes chevaux ! Ce même moteur équipé de deux carburateurs SU et un peu préparé est proposé en 1959 pour le marché Américain sous le vocable « 7 America ».

La production de la Seven S1 s’arrête après que 242 exemplaires aient été produits, beaucoup sous forme de kits.

 

Lotus Seven S2 (1960-1967)

L’évolution vers la série 2 de la Lotus Seven est nécessitée par la volonté de proposer un produit permettant de dégager une meilleure marge et offrant une meilleure aptitude à la conduite sur route. La voiture est désormais produite par la filiale « Lotus Components », et uniquement sous forme de kits, distribués par une série de « Lotus Centres » répartis sur le territoire, le plus important d’entre eux étant localisé dans la bourgade de Caterham près de Londres.

Le châssis de la S2 est grandement simplifié, en supprimant un certain nombre de tubes jugés « inutiles ». Le pont arrière de provenance Triumph n’est plus articulé longitudinalement par un seul tirant et les éléments coûteux de la carrosserie que sont les ailes arrière et le nez sont désormais confectionnés en polyester armé de fibre de verre et non plus en aluminium. De même, les ailes avant de « moto » en aluminium sont progressivement remplacées par des ailes « longues » en polyester, ces dernières offrant par ailleurs une meilleure protection contre les projections de débris en provenance des roues avant. Les roues passent à 13″ au lieu de 15″ (à l’époque, cela était synonyme de sportivité), et la capote est améliorée en intégrant désormais des portes souples.

Les moteurs présentés à l’introduction de la S2 en 1960 sont toujours le 998cc de la 7A, en version Européenne de 37 ch ou America de 43 ch, et le Ford 100E de 1172cc. En 1961 apparaît sur la 7A le moteur 105E développant 50 cv, couplé à une boîte 4 de Ford Anglia, secondé par la possibilité de monter un bloc Ford 109E de 1340cc préparé par Cosworth pour une puissance développée de 85 ch !

Mais c’est en 1962 qu’apparaît le moteur qui totalisera de loin le plus de ventes : le Ford 116E « pré-Crossflow » de 1500cc de la Ford Cortina, qui développe 66 ch par l’usage d’un simple carburateur double corps de Weber 40 DCOE couplé à une boîte 4 de Cortina également. Ce moteur développe 66 ch, mais jusqu’à 95 ch une fois préparé par Cosworth, ce qui mettra à mal un certain nombre de châssis de S2 « allégés ».

Il faudra attendre 1967 pour voir apparaître une ultime évolution pour la S2, qui adopte le Ford 225E « Crossflow » 1600cc de la nouvelle Cortina, développant 84 cv.

La Seven S2, c’est aussi la voiture qui servit de base en France à l’Opération « Ford Jeunesse » lancée par Ford France, la radio Europe n°1 et le magazine Sport Auto, avec l’animateur Maurice Biraud comme mentor. Cette série de course où les régions françaises s’affrontaient en course de côte et sur circuit après avoir monté leur propre kit de Lotus Seven fut très suivi et permit à un certain nombre de pilotes de se faire connaître, tels Henri Pescarolo et Patrick Depailler. Bravo à la région Lyonnaise qui remportera le challenge les deux années où il fut organisé, en 1965 et 1966.

La Seven S2, c’est aussi la fameuse voiture du « Prisonnier », dont les premiers épisodes sont diffusés en Grande-Bretagne en 1967. La Seven immatriculée KAR120C qui apparaît dans le générique et le premier épisode fera beaucoup pour la réputation de liberté de mouvement procurée par la Seven.

Au total, 1350 Seven série 2 seront fabriquées.

Lotus Seven s3 (1968-1969)

Lotus Seven S3 Twin Cam SS

Alors que le « Lotus Centre » de Caterham, dirigé par Graham Nearn a désormais l’exclusivité de la distribution des kits de Lotus Seven en Grande-Bretagne, Lotus introduit la « Série 3 », qui est essentiellement une S2 améliorée sur quelques points.

Le moteur Crossflow 225E de 1600cc est retenu, mais cette fois couplé à un pont arrière de Ford Escort Mexico bien plus adapté, le châssis est légèrement renforcé là où des cassures avaient été observées sur la S2, l’échappement est modifié avec un silencieux latéral et une sortie juste devant la roue arrière. La carrosserie est désormais systématiquement équipée des ailes avant « longues », et les ailes arrières s’élargissent un prenant un profil « carré ». La présentation générale est améliorée avec un tableau de bord complet et une sellerie en simili cuir, et des équipements tels que les phares ou les essuie-glaces qui étaient des options sont désormais montés « de série » (si on peut dire s’agissant de kits à monter). Disons qu’ils sont systématiquement présents dans la caisse.

 

Malgré ces améliorations l’intérêt pour la Seven s’étiole, et les ventes ne cessent de régresser.

Dans un dernier baroud d’honneur, Lotus Components se laisse influencer en 1969 par le préparateur Holbay qui a lui même gonflé une S3 jusqu’à 120 ch, et conçoit une évolution renforcée au niveau du châssis pour accueillir le nouveau moteur Ford Twin Cam de 1600cc développant 115 cv. Cette voiture s’appelle la Seven Twin Cam SS, et sera même complétée d’une version préparée par Holbay avec de grosses soupapes d’admission qui monte la puissance à 125 ch ! Malgré cette fiche technique, la voiture ne sera vendue que lors du salon de Londres 1969, à 13 exemplaires seulement, ce qui en fait la Seven la plus recherchée et la plus collectionnable (si tant est que vous tombiez sur une véritable SS d’origine !).

La production de la Lotus Seven Série 3 par Lotus Components s’arrête ainsi, après fabrication de 350 exemplaires toutes versions confondues.