1991-1994 : Opel Omega Lotus / Vauxhall Carlton Lotus

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Description

L’Opel Omega Lotus (appelée Vauxhall Carlton Lotus en Grande-Bretagne) est une berline de la marque Allemande très largement modifiée par Lotus pour la transformer en un monstre de performances qui, à l’époque, pouvait surclasser pratiquement tout ce qui pouvait rouler sur route…

Le développement de cette voiture, connue chez Lotus sous le « type 104 », fait suite au rachat du Groupe Lotus par General Motors en 1986 et au désir du géant Américain de redorer le blason de la marque en Europe par un produit iconique.

La base du véhicule est l’Opel Omega « A » datant de 1986, dans sa version GSi dotée d’un moteur 6 cylindres en ligne de 3 Litres de cylindrée et à 4 soupapes par cylindres, développant alors une puissance de 177 ch et 240 N.m. Lotus va profondément modifier ce groupe en le faisant passer à 3615cc, puis le gavant par deux turbocompresseurs Garrett T25 soufflant au travers d’un échangeur de température fabriqué par Behr. Ainsi upgradé, le moteur délivre désormais 382 ch à 5200 trs/mn et 568 N.m de couple à 4200 trs/mn. Bien entendu vilebrequin, pistons, soupapes, bielles sont spécifiques et renforcés. Le moteur est couplé à la boîte de vitesses manuelle ZF type S6-40 à 6 rapports spécialement développée pour la Corvette C4 ZR-1, elle aussi profondément améliorée par Lotus. Le pont arrière autobloquant est celui d’une Holden Commodore V8. La voiture prête à rouler pèse pas moins de 1655 KG avec son intérieur tout cuir, l’air conditionné et sa HiFi haut de gamme.

Pour maîtriser cette cavalerie, la géométrie de suspension de la voiture est corrigée et affinée par Lotus, avec des ressorts et des amortisseurs sensiblement affermis, et les pneumatiques considérablement élargis utilisent la même gomme que celle que Good Year a mis au point pour la Lotus Esprit.

Le freinage de l’Opel Omega Lotus provient de chez AP Racing avec des étriers à 4 pistons à l’avant et est celui qui sera ultérieurement utilisé sur les Lotus Esprit courant en SCCA World Challenge aux USA puis sur les Lotus Sport 300 courant au Mans.

La carrosserie garde sa ligne originale, mais est profondément « body-buildée », avec de gigantesques élargisseurs d’aile, un spoiler enveloppant se finissant en lèvre de caoutchouc, un aileron sur le coffre arrière et des doubles ouvertures de refroidissement sur le capot avant. Bien entendu, un badge Lotus apposé sur chaque aile avant rappelle l’origine du méfait…

Comme cela avait déjà été fait pour la Sunbeam Lotus, les Omega Lotus sont construites à Hethel à partir de caisse sans moteur envoyées par Opel/Vauxhall. Elle ne sont disponibles qu’en une seule couleur : un vert métallisé très foncé appelé « Imperial Green ».

Dotée de tous ses artifices, une Opel Omega Lotus dépasse les 280 km/h, et accélère de 0 à 60 mph en 5″1.

Une Omega Lotus en cours de montage à Hethel en 1991

Les performance de cette « familiale » sont à ce point énormes que l’opinion publique Britannique est alertée : plusieurs magazines automobiles exigent que la vitesse de pointe soit limitée à 250 km/h comme le font les constructeurs Allemands, et le syndicat des policiers exige l’interdiction de sa vente sur le territoire britannique ! Il faut dire que dès sa sortie, la Vauxhall Carlton Lotus devient en Grande-Bretagne une cible privilégiée des voleurs de voitures qui alimentent la pègre en « Runaway cars » (voitures pour s’échapper »). Une célèbre Carlton Lotus immatriculée « 40 RA » va être impliquée dans de nombreux vols de cigarettes et d’alcool, en étant plusieurs fois poursuivie sans que le Police ne puisse la rattraper…

In fine, la récession économique arrêtera plus sûrement la voiture que les diverses complaintes. La production cessera en décembre 1992 après que 630 Opel Omega et 320 Vauxhall Carlton Lotus aient été fabriquées, soit 950 au total, un peu en dessous des 1100 exemplaires initialement planifiés.

Il n’en reste pas moins qu’il s’agit bien là de l’une des plus formidables voitures jamais fabriquées avec le concours de Lotus !